La maison des Anglais

La maison des Anglais Crédit Photo : Francis Le Bian

Cette maison forte, dont l'imposante courtine haute de près de douze mètres domine la rampe Lombard, dut être édifiée en bordure d'une ravine. On peut encore voir les substructions sur lesquelles ont ensuite été montées de grandes dalles de micaschiste parmi lesquelles certaines font trois mètres de longueur. On remarquera les trous rectangulaires ( boulins ) ayant servi à l'ancrage des échafaudages nécessaires à l'élévation du mur. Entre le mur et un affleurement rocheux situé à l'intérieur de l'édifice ont été ménagées des caves qui ont servi de réserves au temps du cabotage des vins de Bordeaux destinés à l'Angleterre. L'affleurement est continu depuis la Maison du Lion d'Or jusqu'à la Maison Poncelin. Son extrémité nord a été amputée par une carrière que l'on peut voir encore derrière l'auberge du Drellac'h. Au-dessus des caves fut élévé le logis. Depuis la rampe Lombard, on peut examiner le pied droit d'angle. On constate qu'il se trouve à près de deux mètres au-dessus du sol actuel. Il est probable que passait par là un autre ruisseau rejoignant la ravine Lombard. A la suite des destructions subies en 1558, elle fut sans doute occupée quelque temps par les Anglais, d'où le nom qui lui est resté dans la population. Les travaux de reconstruction se sont appuyés sur les déblais des édifices détruits. La façade sud de la maison se trouve de nos jours plus haute qu'auparavant. Un épi ferme aujourd'hui la rue Lagadec/Briant. On y remarquera une table de pierre. Il s'agit du guichet où les capitaines de bateaux venaient payer les péages ou « briefs ». Cette table de pierre est protégée de l'intérieur par deux meurtrières aujourd'hui comblées et un dispositif par empoutrement mobile permettait de résister à un assaut. Dans les étages, des latrines permettent de recevoir simultanément plusieurs usagers, ce qui conduit à penser que cette maison forte était pourvue d'une garde armée. Cette maison fut appelée aussi « Petit château du Conquet ». Elle dépendit du sire de Kerlech. Après la Révolution, elle fut habitée par des familles différentes jusqu'à son acquisition dans la première moitié du XXe siècle par une famille qui la possède toujours.


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